A peu près tous les appareils numériques actuellement sur le marché offrent un contrôle sur l'exposition, même les appareils entièrement automatiques. Ce système est connu sous le nom de "compensation d'exposition". L'exposition faite par un appareil est déterminée en mesurant la luminosité du sujet. Cette mesure permet ensuite de sélectionner une combinaison d'ouverture et de diaphragme afin de l'enregistrer correctement.

Malheureusement, ce système d'évaluation automatique n'est pas toujours correct. Certains sujets entraînent une sur ou sous estimation de leur luminosité et cela se voit par la suite dans la photo. Pour ces situations, le seul moyen de corriger le problème avec un appareil automatique est de ce servir de la compensation d'exposition.

La majorité des appareils numériques proposent une plage de compensation allant de ± 2EV (plus ou moins 2 EV), mais certains sont plus limités (±1.5EV) ou plus généreux (±3EV). EV est l'abréviation de Exposure Value (valeur d'exposition). Cette unité sert à quantifier la luminosité. Par exemple, lorsqu'une quantité de lumière qui atteint le capteur à une ouverture et une vitesse est moitié moindre, l'EV est diminuée d'une valeur (-1EV) et lorsque cette luminosité double, l'EV est augmentée d'une valeur (+1EV).

Ceci étant lié à l'exposition finale, lorsque la compensation d'exposition est augmentée, l'image devient plus lumineuse et lorsqu'elle est diminuée, l'image devient plus sombre. Sur la plupart des appareils, l'exposition peut être ajustée par "incréments" ou "étapes" qui font moins d'une unité de valeur. Le plus souvent, ces incréments sont de 1/3EV et parfois 1/2EV. Ces moitiés ou tiers de valeur favorisent un contrôle plus subtil de l'exposition.

L'exemple de gauche présente le même sujet capturé sans compensation (0.0EV) puis avec une augmentation et une diminution de la compensation d'exposition sur une plage de ±0.5EV.


Il est important de comprendre qu'en effet, il s'agit du même contrôle apporté par un mode Manuel qui permet au photographe d'augmenter ou de diminuer la luminosité d'une image en changeant la vitesse ou le diaphragme à partir de la combinaison nominale.

Sur les appareils tout automatiques, le même processus prend place, mais suivant la façon dont l'appareil est conçu, soit la vitesse soit le diaphragme est affecté afin de faire la compensation désirée. Pour l'utilisateur d'un tel type d'appareils, il faut faire quelques essais avec ce système pour déterminer quel paramètre est ajusté lors de la compensation d'exposition. Par exemple, si l'appareil accroît son ouverture (laissant passer plus de lumière pour rendre l'image plus lumineuse), faire une compensation positive peut diminuer la profondeur de champ. Les appareils qui utilisent un plus long temps de pose (vitesse plus faible) peuvent du coup entraîner un risque de flou de bougé. La plupart des appareils commencent par ajuster la vitesse puis l'ouverture si une variation du premier paramètre ne donne pas l'effet escompté.

Notez la progression des changements d'ouverture et de vitesse de ces photos capturées avec un appareil automatique:
La mesure de lumière automatique choisit une vitesse et une ouverture qui donnent le meilleur équilibre entre le sujet lumineux et les environs sombres.

Lorsqu'une correction pour sous exposer l'image est commandée, l'appareil commence par augmenter la vitesse. Notez que l'ouverture est identique par rapport à la photo précédente.

Toutefois, lorsque la correction tend à surexposer l'image, l'appareil non seulement diminue la vitesse mais ouvre aussi le diaphragme. Si l'ouverture était restée la même, la vitesse aurait été si faible qu'il y aurait eu un flou de bougé.


Déterminer quand la compensation d'exposition est requise est beaucoup plus simple qu'il n'y parait. Certains sujets sont connus pour perdre un système de mesure de lumière, surtout s'ils sont dominant dans l'image: neige, surface d'eau réfléchissante ou océan, sable sous le soleil... Avec la neige par exemple, il est souvent nécessaire de faire une compensation d'exposition (positive) en forçant l'appareil à utiliser une vitesse plus faible afin de rendre l'image plus lumineuse, ce qui montre la neige blanche et non grise. En règle générale, le photographe doit faire attention à deux facteurs s'ils sont présents dans le sujet:

  • lorsqu'une grande portion de l'image est occupée par un élément uniforme (neige, eau etc.)
  • lorsqu'il y a de forts contrastes (une grande différence entre les zones claires et sombres) et que le sujet principal se trouve dans l'une de ces zones.

Dans ces circonstances, l'image doit être inspectée précisément et une compensation doit être utilisée s'il y a un risque d'erreur d'exposition.

De même, la compensation d'exposition peut permettre d'augmenter le contraste et la texture. Par défaut, la plupart des appareils tendent à déterminer l'exposition sur l'ensemble du cadre, ce qui n'est pas approprié dans tous les cas. Les murs de pierres par exemple ont tendance à être plat avec une exposition basique. En faisant une petite compensation négatif il est possible d'augmenter un peu le contraste de l'image et faire ressurgir la texture de la pierre. Les images ci-dessous illustrent cet effet et nous nous servons d'image en noir et blanc afin de souligner la variation qui est plus subtile en couleur.



Un autre dispositif de plus en plus trouvé sur les appareils actuels, dispositif un temps réservé aux appareils haut de gamme, est l'auto bracketing. Les appareils pourvus de l'auto bracketing font ces variations d'eux-mêmes et certains font du bracketing sur soit 3 soit 5 images — bien que sur 5 images ce soit un peu trop dans la plupart des cas. Il est habituellement possible de régler l'amplitude des valeurs d'encadrement (0.3, 0.7 ou 1.0 EV) et l'appareil capturera une image à la valeur nominale d'exposition et une surexposée et une autre sous exposée.